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Brève histoire de Ris
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Une villa gallo-romaine "Nimsiacus" occupait le site, non loin du confluent de la Dore et de l'Allier et de son port, relié à la voie romaine d'Agrippa (de Lyon à Saintes). Egalement située sur le trajet d'un chemin de montagne de Vichy à Thiers.
Une motte castrale se trouvait au lieu-dit "le Château".
Amblard de Thiers, archevêque de Lyon, fonde un prieuré en 952. Par son testament du 9 août 978, il donne aux moines de Cluny la villa et ses dépendances, pour qu'ils construisent un monastère dédié à St Pierre. Cet acte porte à son dos une mention postérieure à l'acte : "de cella Rivis" , de rivius = ruisseau, d'où Ris aux nombreux ruisseaux le traversant.
En 1048, lors de la venue d'Odilon de Mercoeur, le monastère est alors dédié à Notre Dame et fait partie des plus anciennes communautés clunisiennes.
Le prieuré a compté plus d'une vingtaine de moines, chiffre exceptionnel en Auvergne. Les moines étaient les cadets des grandes familles du Bourbonnais, du Forez et du Velay.
Le prieuré avait sous sa dépendance 5 autres prieurés. Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges, le visita en 1287.
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Le prieur de Ris était considéré comme l'un des plus importants seigneurs du diocèse de Clermont, portant la crosse et la mitre de l'évêque dans les cérémonies.
Il exerçait ses droits de haute, moyenne et basse justice sur Ris et sur Lachaux ("Lachaux sur Ris") ; sa mouvance s'étendait à plus de six lieues à la ronde (25 km). Il disposait de 50 archers pour la défense de la ville.
Il nommait les curés de Jussat, Beaumont-les-Randan, Châteldon, Ris, Lachaux, Ferrières, Molles, Cheval Rigon.
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Le bourg se développe autour du monastère.
Entre 1241 et 1271, sous l'apanage d'Alphonse de Poitiers, Ris est le siège d'une prévôté de la Terre royale d'Auvergne.
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Grâce à la proximité des voies navigables, le bourg bénéficie d'une situation favorable au commerce.
Une importante communauté juive est établie avant la grande expulsion de 1306.
Le prieur favorise les foires et marchés, dont il tire des bénéfices.
En 1344, le prieur fait construire un pont sur l'Allier (il a depuis longtemps un port, mais le seigneur de Montpensier et le seigneur de Châteldon ayant établi un autre port, il en résulta des litiges que le prieur voulut éviter en construisant le pont). En 1354, la création des foires de Châteldon entraîne un conflit d'intérêt entre le prieur de Ris, le cardinal Guy de Boulogne et le seigneur de Châteldon, Aycelin de Montaigut, deux des princes du pays: l'affaire est portée devant le Parlement de Paris. Louis XI accorde de nouveau des foires en 1482. Puis en 1624, Louis XIII confirme aux religieux la création de trois foires et marchés hebdomadaires.
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Le port de Ris, réaménagé en 1413, assurait le trafic des produits de l'industrie thiernoise et l'exportation des vins de Ris , alors réputés, vers Paris. Il existait une copropriété à parts égales, du bac et du port de Ris entre le prieur et le seigneur de Limons jusqu'en 1785.
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Ris, est qualifié de "petite ville" en 1510 et 1697, s'étend sur environ 13 hectares. La ville souffre des destructions de la Guerre de Cent Ans et des guerres de Religion (le passage de l'armée du prince de Condé et du duc Casimir du Palatinat en 1576).
En 1588, Ris fait partie des 6 villes représentant le Tiers-Etat de Basse Auvergne à l'assemblée des Etats.
De 1630 à 1790, la ville avec 80 paroisses de Basse Auvergne, est détachée de l'élection de Riom pour former avec d'autres paroisses bourbonnaises la nouvelle élection de Gannat, généralité de Moulins, en Bourbonnais.
De 1660 à 1790, il y a un dépôt de sel. Or Ris étant en bordure de 3 zones de tarifications différentes en raison de l'inégalité de la perception de la gabelle (impôt sur le sel) : Auvergne, Bourbonnais, Forez, il existait une contrebande féroce, des bords de l'Allier aux montagnes. En 1700, Claude Estienne, sieur de Blanchinière (Molles) est président du grenier à sel de Vichy et contrôleur au dépôt de sel de Ris, châtelain de Ris (il avait épousé Marie Forissier, la fille du châtelain Jacques Forissier ) .
La ville a compté jusqu'à 3000 habitants.
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Le déclin progressif du monastère (plus que 4 moines au XVIIIè siècle) a entraîné la perte d'influence de Ris.
Lors de la Révolution, le clocher de l'église est abattu; les biens du prieuré sont mis en vente.
En 1815, lors du retour de Napoléon de l'île d'Elbe, une compagnie de cavaliers autrichiens occupe la commune, sans créer d'incidents, semble -t-il.
Au XIXè siècle, la crise du phylloxera et la concurrence des vins du midi arrivant par le chemin de fer dans la capitale, frappent durement l'activité viticole.
Le port de Ris est transféré au hameau Port-de-Ris (commune de Limons) peu de temps avant la construction en 1844, du pont suspendu de Ris par l'architecte Adolphe Boulland, sous l'impulsion de la princesse Adelaïde d'Orléans, sœur du roi Louis-Philippe.
Les foires de Ris, "considérables" selon Adolphe Michel, sont transférées en 1928 à la Gare de Ris où quelques établissements (scierie, plastiques, confiturerie, hôtels) s'implantent.
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Personnages illustres
Prosper Vialon (1811-1873) écrivain : romans et nouvelles; son roman L'homme au chien muet (Flammarion,1890) se situe à Ris et offre une description des lieux et des habitants, vers 1850. Georges Sand et Jules Barbey d'Aurevilly reconnaissaient son talent. Sa femme, Jenny de Bardonnet des Martels (native d'Aigueperse), écrivait aussi sous le pseudonyme de Jean-Jacques des Martels.
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François de Barghon Fort-Rion (1832- 1899), écrivain et historien, baron, membre de l'Institut royal de Luxembourg, membre de la société de l'Histoire de France (auteur d'une histoire manuscrite de Ris)
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Pierre Gabriel Lacroix-Bravard (1869-1942) peintre animalier, sociétaire de la Société Nationale des Beaux Arts. Œuvres en vente chez Drouot, Christie's.. Petit-fils d'Eugène Vialon, maire de Ris, il est enterré dans le cimetière de Ris, à côté de sa mère Léonie Bravard, née Vialon. Voir Cahier Rissois n°18
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Fernand Quignon (1854 -1941) , peintre de l'école de Barbizon, ami de Gauguin, séjournera à Ris en 1907, 1908 et 1913. Il y peindra 20 tableaux, dont 4 seront exposés au Salon des artistes français. Le Sault à Ris est au musée des Beaux-Arts de Carcassonne.
Le Cahier Rissois
textes et documents sur l'histoire de Ris,
Puy-de-Dôme
bulletin publié par l'association
page publications
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Ris au XVIe s. essai de reconstitution à la manière des anciens terriers
cadastre 1835 Archives Départementales du Puy-de-Dôme (en ligne)